mardi 19 novembre 2024

1940 : des soldats inhumés dans un pré,... (suite)

 Les sites consacrés aux soldats tués pendant les conflits donnent que'lques informations dur les deux soldats identifiés inhumés dans un pré près de la laiterie.


Quant aux deux soldats inconnus français et allemand, le déchiffrage de l'écriture manuscrite est plutôt surprenant :


Si on identifie rapidement les mots tombes 3 et 4, le contexte permet de retrouver le mot exhumation

Les derniers mots sont totalement inattendus. J'ai cru reconnaître les mots "mouton" et "chèvre".

Ce qui donnerait :

A l'exhumation, les deux tombes n° 3 et 4 se sont trouvées être d'une un mouton d'autre une chèvre

Avouez que ce n'est pas banal.

vendredi 15 novembre 2024

1940 : des soldats inhumés dans un pré, un jardin, une cour

 1940 : des soldats inhumés dans des lieux privés.

Dans un état récapitulatif en date du 20 décembre 1940 signé par le maire d'Essigny-le-Petit, il est fait mention de 4 soldats décédés dans la commune.

  • Louis Dumouchel, décédé en mai 1940 enterré dans le pré de Monsieur Goguillon près de la laiterie..Par la suite, il a été inhumé à la nécropole nationale de Saint-Quentin, tombe 3840.
  • André Lavolé enterré au même endroit. Par la suite, il a également inhumé dans la nécropole de Saint-Quentin, tombe 3841.

  • un soldat français inconnu enterré dans le jardin de Monsieur Lefèvre.

  • un soldat allemand inconnu enterré dans la cour de Monsieur Delabre.

Voici ce document :


 

La mention manuscrite est pour le moins curieuse ; je vous laisse le soin de la déchiffrer.



Le blog aura l'occasion de revenir sur ces décès dans un prochain article.

 

dimanche 10 novembre 2024

On désherbe aussi les médiathèques.

On désherbe aussi les médiathèques.

Les personnels de la médiathèque "L'oiseau-Lire" de Tergnier viennent de le faire hier pour des centaines de livres documentaires mis en vente à 50 centimes pour laisser la place à des documents plus vigoureux, plus récents ou plus intéressants.

Ce ne sont pas des livres  poussiéreux aux pages jaunies ou manquantes et on est presque sûr d'y trouver son bonheur pour peu qu'on y aille tôt et qu'on y prenne le temps de "fouiller" carton après carton.

J'ai ainsi acquis ce livre que je n'aurais jamais acheté neuf.


 Si vous connaissez un peu l'histoire locale, vous faites rapidement le rapprochement avec un Essignyacois qui a combattu au Tonkin à cette époque et qui est mort des suites de ses blessures.

Il s'agit de Jules Pierre Verzinet. Un drapeau tricolore sera d'ailleurs apposé sur son cénotaphe devant l'église demain, 11 novembre.

Charles Meyer, l'auteur y décrit la vie quotidienne en Indochine, la guerre, la vie de ceux qui en meurent, de ceux qui en vivent. Une photo de l'époque au travers des récits, des correspondances, des rapports de colons, de militaires, d'administrateurs, de voyageurs, de journalistes, ...

En voici deux extraits concernant justement  la guerre du Tonkin : 

"Les prisonniers, blessés ou non, sont impitoyablement mis à mort, et la pratique courante veut que l'on décapite." 

et encore plus gore :

"Rampant comme de vrais tigres, ils (les Chinois) arrivent inaperçus auprès du malheureux factionnaire. L'un d'eux alors se détache, bondit derrière le soldat, et, gigantesque vampire, d'un seul coup de dents lui tranche l'artère carotide."



Ils ont libéré Essigny en octobre 1918

 De nombreux soldats sont tombés sur le sol essignyacois lors de la libération de la commune autour du 8 octobre 1918. D'autres furent blessés, d'autres encore prisonniers...

Des Français, des Allemands, des Anglais peut-être aussi.

Les sources pour les retrouver sont nombreuses. 

D'abord, le Journal officiel qui cite les soldats braves, vaillants, courageux, volontaires (mais ne l'ont-ils pas tous été) qui ont été décorés notamment de la Médaille militaire.

En voici quelques-uns

Eugène Gabriel AYMES

Né le 23 janvier 1879 à Les Mées  (Alpes-de-Haute-Provence), fils de feu Joseph Auguste AYMES et de Marie SILVY, époux de Marie Thérèse Lucie Mélanie BOYER, domicilié en dernier lieu à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Cafetier à Digne en 1914.

Mort pour la France le 12 octobre 1918 à Essigny-le-Petit (erreur sur la date de décès sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr : noté 08/10/1916 et non 12/10/1918)


  

Médaille militaire à titre posthume - JO du 04 avril 1920


 Henri Marie Ange BOURGAULT

Né le 23 septembre 1896 à Léhon (Côtes d'Armor), fils de Mathurin BOURGAULT et de Joséphine ROUXEL. Époux de Hélène LEBOURDAIS. Mariage du 16 avril 1921 à Léhon. Infirmier.

Décédé le  24 juin 1975 à Lanvallay (Côtes d'Armor). 

 

Registre matricule - AD22


Médaille militaire.

Croix de guerre 1 étoile d'argent et 1 palme

 Chevalier de la Légion d'honneur - Décret du 9 juillet 1962 (JO du 12 juillet 1962) - Réception le 11/11/1962 à Dinan

Diplôme de fatigue de guerre

Dossier "Légion d'honneur" - Base Leonore

 



Georges Albert CANNEVELLE

 Né le 8 avril 1893 à Poses (Eure), fils de Georges CANNEVELLE, marinier, âgé de 25 ans, et de Julienne Estelle HERPIN, ménagère, âgée de 23 ans. Célibataire. Marinier.

Rouen Sud (Seine-Maritime)

 Mort pour la France le 12 octobre 1918 à Hattencourt (Somme), des suites de ses blessures, à l'ambulance 7/13.

Registre matricule - AD76

Croix de guerre avec étoile de bronze (ou argent)

Médaille militaire à titre posthume - Décret du 27 mai 1920 - JO du 24 octobre 1920

 

Médaille militaire - JO du 24/10/1920


Louis René Robert CHEVASSUS-CLÉMENT

Né le 10 avril 1895 à Ponthoux (Jura), fils de Charles Ferdinand CHEVASSUS-CLÉMENT et de Louise BENOÎT.Cultivateur.

Lons-le-Saulnier (Jura)

 

Registre matricule - AD39

Mort pour la France le 9 octobre 1918 - secteur de Thorigny- tué par une balle allemande.

Inhumé dans la nécropole nationale de Saint-Quentin - tombe individuelle n° 2378

Médaille militaire à titre posthume - Décret du 11 mars 1920 - JO du 20 avril 1920

Médaille militaire à titre posthume - JO du 20/04/1920


Claude DESMOLLE


 

Claudou GIRARD



Joseph GOSMAR



Pierre GROS

 


 

 Jean LANGIAUX



 

 Jean-Marie LEBAS

 



Sources : 

Journal officiel - gallica.bnf.fr

Fiches matricules : Archives départementales des départements cités

Registres état-civil : Archives départementales des départements cités

Site internet des villes citées

memoiredeshommes.sga.defense.fr

memorialgenweb.org

geneanet.org

Base Leonore : Archives nationales 

Fichier des décès de l'INSEE


 


mardi 17 septembre 2024

La libération d'Essigny, le 4 septembre 1944 ?

 

Un article de presse ancien indique le 4 septembre 1944 comme la date de la libération essignyacoise par les Américains.

Il s'agit de l'Aisne nouvelle du 1er septembre 1956.

 

Ce 4 septembre 1944 fut sans doute un jour de rires et de liesse mais aussi de drames et de peines qui ont endeuillé des familles entières.

 

Les Américains dans Fonsomme. Le jour de la libération, peut-être.

 

Paul Dumoutier, déporté à Dachau














Amédée Eugène ou Amédée Eugène dit Paul ou bien Paul ou encore Paul Gustave Eugène. On se perd un peu dans les prénoms du père de Roger Dumoutier exécuté par les Allemands à Pexonne le 1er septembre 1944. Malgré des prénoms "variables", il s'agit bien du même homme. On lui attribue même trois communes natales : Morcourt dans l'Aisne, Mirecourt dans les Vosges et Neufmaison dans les Ardennes.

En marge du registre d'état-civil de Morcourt




Le registre matricule de l'armée



Sa date de naissance (20 avril 1898 à Morcourt au domicile de ses grands-parents maternels, ses parents sont alors domiciliés à Omissy) et les autres renseignements recueillis concordent, il s'agit bien du même homme, celui dont la commune d'Essigny-le-Petit n'a pas inscrit le nom sur son monument aux Morts malgré une délibération du conseil municipal du 30 juin 1959.

Paul (on retiendra ce seul prénom) se marie le 31 mars 1919 à Essigny-le-Petit avec Marguerite Palmyre Thérèse Laure Génot.

Roger, le fils, et Paul, le père sont tous deux pris dans la rafle de Pexonne le 27 août 1944 (voir la page consacrée à Roger Dumoutier)

Sous le joug nazi

Le 27 août 1944, deux jours après la libération de Paris, le Kommando Wenger encercle le village de Pexonne (Meurthe-et-Moselle)et fouille toutes les maisons à la recherche de maquisards. Les hommes sont amenés sur la place de l’église par la Gestapo. 112 otages seront arrachés à leur famille. Quelques uns seront libérés, d’autres fusillés et la majorité déportée. Pexonne devient un village sans hommes. Parmi ces 112 otages figurent Paul et Roger Dumoutier.

Paul est déporté de Baccarat (Meurthe-et-Moselle) le 31 août 1944 pour le camp de Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin), évacué avec le camp le 4 septembre 1944 sur Dachau. Il ne reviendra pas comme 64 des otages de la rafle.

C’est le 12 avril 1945 au camp de concentration de Dachau que Paul Dumoutier trouve la mort.

Le 29 avril 1945, deux régiments de la 7e armée américaine entrait dans le camp de Dachau pour le libérer. Il renfermait 35 000 détenus. Trop tard pour Paul.

Le premier jour à Dachau

Dirigés en fin d’après-midi vers les douches, nous avons droit à une courte aspersion. Trop nombreux, il faudra en sortir avant d’être seulement rincés. Nous passerons ensuite en file indienne devant un rayé, qui badigeonne aisselles et parties génitales, avec un gros pinceau plongé dans un seau. Il s’agit paraît-il d’un mélange d’eau et de phénol, une forte proportion de phénol, car le feu nous saisit au bas ventre et nous fait danser sur place. L’air goguenard des SS montre que sous prétexte de la désinfection, cela s’appelle ainsi, ils s’emploient à nous humilier par tous les moyens.

Cet intermède terminé, une nouvelle tenue tout humide nous échoit avec une chemise usagée, nous grelottons dans la nuit qui est tombée. Nous nous mettons en route vers l’intérieur du camp, par une large allée bordée de peupliers, sorte de rue principale encadrée par les baraques de chaque côté.

Nous parvenons face aux blocks 19 et 21… Ce sont des châlits moins hauts que ceux du Struthof et ici, nous devons nous mettre trois par paillasse. On se tiendra peut-être plus chaud, mais dans la position tête-bêche, le repos sera aléatoire.

Guillaume MAISSE

La famille Dumoutier

Chronologie

. 20 avril 1898  naissance à Morcourt au domicile de ses grands parents maternels

. 1898 : domicilié à Levergies

. 19 juillet 1900 : naissance à Essigny-le-Petit de sa future épouse Marguerite Palmyre Thérèse Laure Génot

. 8 septembre 1918 : naissance à Wassigny de leur 1er enfant : André Léandre Gustave

. 1919 : domicilié à Essigny-le-Petit

. Avant le 31 mars 1919 : décès de sa mère : Marie Joséphine Andral

. 31 mars 1919 : mariage à Essigny-le-Petit avec Marguerite Palmyre Thérèse Laure

. 31 mars 1919 : reconnaissance et légitimation de leur enfant André Léandre Gustave

. 10 novembre 1919 : incorporé au 29e régiment d'artillerie de campagne

. 15 juin 1920 : renvoyé dans ses foyers

. 26 mars 1921 : naissance à Essigny-le-Petit de leur 2e enfant : Renée Marcelle Rosa

. 12 mai 1923 : domicilié rue de Sequehart à Levergies

. 14 juin 1925 : naissance à Levergies de leur 3e enfant : Roger Edgar

. 9 septembre 1928 : domicilié 46 cité Géranaux à Auboué (Meurthe-et-Moselle)

. 18 décembre 1929 : naissance à Auboué (Meurthe-et-Moselle) de leur 4e enfant : Rolande Paulette

. 1932 : naissance à Moyeuvre (Moselle) de leur 5e enfant : Marcelle (à confirmer)

. 24 février 1933 : naissance à Moyeuvre-Grande (Moselle) de leur 5e ou 6e enfant : Marcelle Simone

. 5 août 1933 : domicilié aux Cités de Fenneviller à Fenneviller (Meurthe-et-Moselle)

Différentes adresses dans la fiche matricule

. 7 décembre 1934 : confirmation de l'adresse précédente

. 1936 : domicilié rue des Alliés à Pexonne (Meurthe-et-Moselle)

Le dénombrement de Pexonne en 1936

. 26 novembre 1939 : naissance à Pexonne de leur 6e ou 7e enfant : Daniel Paul

. 27 août 1944 : victime avec son fils Roger de la rafle de Pexonne

. 31 août 1944 : déporté au camp de concentration de Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin)

. 1er septembre 1944 : exécution à Merviller (Meurthe-et-Moselle) par les Allemands de son fils Roger

. 4 septembre 1944 : transfert au camp de concentration de Dachau (Allemagne)

. 12 avril 1945 : décédé au camp de concentration de Dachau

En marge de l'acte de naissance

 
. 9 novembre 1946 : remariage à Essigny-le-Petit de sa veuve avec Fernand Paul Loncle

. 12 septembre 1958 : décès à Saint-Quentin de sa veuve

. 9 avril 1989 : Journal officiel du 9 avril 1989 :

Par arrêté du secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et des victimes de guerre en date du 28 février 1989, la mention " mort en déportation" est apposée sur les actes de décès de Amédée Eugène dit Paul DUMOUTIER né le 20 avril 1898 à Morcourt (Aisne) décédé le 12 avril 1945 à Dachau (Allemagne)

A Pexonne

Paul exerce la profession d'ajusteur-mécanicien à la faïencerie Fenal. Deux de ses enfants exercent dans le même établissement le métier de faïencier.

Un assiette de la faïencerie Fénal de Pexonne

La qualité de l’argile de son sous-sol  et l’abondance des forêts valurent à Pexonne l’installation d’une tuilerie puis plus tard d'une faïencerie en 1719 (une des plus anciennes de France).

Cette belle forêt vosgienne, entourant Pexonne, constitue aussi pendant la seconde guerre mondiale un refuge idéal pour les résistants. Ils seront en cette fin d’août 44 plus de 800 à  rejoindre le maquis. De là, la rafle du 27 août, les Allemands soupçonnant les Pexonnois d'aider les maquisards alors que les armées alliées s'approchent.

A Pexonne, 3 emplacements mémoriels honorent Paul :

  • la stèle commémorant la rafle
  • La fresque de l'église
La fresque de l'église
Au centre, les 3 déportés décédés à Dachau
  • la plaque de la faïencerie

A Essigny-le-Petit : La fiche matricule de Paul l'indique comme domicilié à Essigny-le-Petit sans doute en 1919 (non recensé en temps utile) ainsi que ses parents.

En 1921, la famille habite toujours Essigny où Paul exerce le métier de couvreur.

Après le décès de son fils ou après avoir appris celui de son époux, Marguerite revient sur Essigny (entre 1944 et 1946) où elle retrouve sa mère puis se remarie avec Fernand Paul Loncle (veuf depuis 10 ans) le 9 novembre 1946. Elle décède à Saint-Quentin le 12 septembre 1958, 6 mois environ après son second époux.

Essigny-le-Petit : la première liste électorale suivant le droit de vote des femmes

 

Sources :

Guillaume Maisse pour son blog et son ouvrage "Pexonne 27 août 1944 La rafle oubliée"

Archives départementales de l'Aisne

Archives départementales de Meurthe-et-Moselle

Archives départementales de Moselle

Fichier des décès depuis 1970 de l'INSEE

Généanet

Généalogie Aisne

Commune d'Essigny-le-Petit

Delcampe.net

picryl.com


vendredi 12 juillet 2024

La cloche de l'église de Fonsomme a 100 ans

 En feuilletant la presse de 1924, j'ai découvert un entrefilet sur l'inauguration de la nouvelle cloche de l'église de Fonsomme, celle qui remplaça celle volée par les Allemands en 1917.

C'était le 29 juin 1924. Il y a 100 ans et quelques jours.

 

Le Grand Écho de l'Aisne du 28 juin 1924 - gallica.bnf.fr

Lde chanoine Démaret était l’archiprêtre de la collégiale de Saint-Quentin au moment de la Grande Guerre.