jeudi 8 décembre 2016

Des almanachs-annuaires : 1914

L'almanach-annuaire de 1914 est plus exhaustif que celui de 1912.
On y trouve par exemple l'activité "Broderie Suisse". S'agissait-il d'un commerce ou d'une activité artisanale ?





Deux noms figurent sur la ligne "Broderie Suisse".
COLPART et MACAIGNE.

COLPART :il s'agit fort probablement de Félix COLPART que l'on retrouve comme brodeur dans les registres de l'état-civil d'avant guerre.
Jean PETIT se souvient d'une activité de tissage à ce nom, après guerre, dans le garage actuel de la maison située au 692 rue de Saint-Quentin. Félix COLPART était également connu comme entrepreneur de bals sous chapiteau.
Lucien VERZINET se souvenait également de deux métiers à tisser avant 1914 dans la maison qu'il occupait au 696 de la rue du 8-mai-1945.
Sources :
Bibliothèque municipale de Saint-Quentin
Archives départementales de l'Aisne
Souvenirs de Jean PETIT et Lucien VERZINET
Sites mentionnés sous les documents


Qu'est ce qu'une broderie suisse ?
Sur les moteurs de recherche, on découvre de nombreux objets décorés avec de la broderie suisse tel ce sapin de Noël (saison oblige) brodé sur du tissu Vichy.

Photo "http://389points.canalblog.com"

Mais les broderies suisses essignyacoises de 1914 n'ont rien à voir avec ce passe-temps décoratif. Il s'agit de broderies mécaniques exécutées sur des machines dites  métiers suisses.

"L’art de la broderie blanche à la main se pratiquait, à Saint-Quentin, depuis très longtemps. Mais celle-ci, concurrencée dès le milieu du 19ème siècle par des broderies en provenance de Suisse et exécutées sur des machines dites « métiers suisses », était en pleine décadence.

Devant l’industrialisation de la broderie main, les entrepreneurs textiles de la région s’équipent en matériels modernes afin de conserver une suprématie ancestrale.

Les premiers métiers mécaniques à broder en provenance de Saint-Gall sont installés à Saint-Quentin en 1868. Une école est même créée en 1869, sous l’égide de la Société industrielle de Saint-Quentin. Moins d’une dizaine d’années plus tard, l’industrie de la broderie fait battre 350 machines et occupe 2000 personnes

En 1878, les premiers métiers à bras font leur apparition à Beaurevoir, puis 10 ans plus tard à Villers-Outréaux et en 1893 à Caudry où sont installés en 1906 les premiers métiers à broder de France avec jacquard.

Dès la fin du XIXème siècle, la production mécanique est en plein essor et ouvre de nouveaux champs d’application en rendant la broderie plus accessible. On dénombre à l’époque 1050 métiers à pantographe, 150 métiers à broder jacquard et 5000 métiers à broder à bras. ."
Source : Association professionnelle des broderies mécaniques.

Photo "http://scrapecole.canalblog.com/"



Parallèlement, les petits ateliers familiaux de filage et de tissage s’équipent de métiers et sous-traitent les commandes des industriels.

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