Le soldat Lafalise de Croix-Fonsomme

Le soldat Lafalise est décédé à quelques milliers de la métropole sur une île administrée sous protectorat français à l'époque. Cette île est la 5ème au monde en terme de superficie, plus grande que la France métropolitaine. Vous avez bien sûr reconnu Madagascar.

Le nom de ce soldat ne figure ni sur le monument aux Morts ni sur les plaques commémoratives apposées dans la mairie ou dans l'église.  

Son nom figure sur une plaque fixée à l'extérieur de l'église. Avec lui, figurent 4 autres soldats, l'un décédé à Paris, un autre en Cochinchine et les deux derniers au Mexique.

Photo jph

Un article de presse du Guetteur de Saint-Quentin de l'époque (3 janvier 1896) nous parle de cet enfant du pays.

"CROIX-FONSOMME. - On nous écrit :

Tout récemment une bien triste nouvelle est parvenue dans la commune. On recevait du ministère de la guerre un avis annonçant la mort à Madagascar, d'un enfant  du pays, le nommé Lafalise Maxime Michel. Il n'était âgé que de vingt-deux ans.

Parti comme jeune soldat de la classe  de 1893, il fut incorporé au 5ème régiment du génie à Versailles.

Collection particulière

 Il demanda à faire partie de l'expédition et fut accepté ; il partit dans le courant de l'été dernier pour faire partie du 2ème régiment du génie.

Le Monde illustré du 25 mai 1895 - Gallica

Hélas ! comme tant d'autres, pour ne plus revenir ! Après deux mois de fatigues et de dures privations, il mourait à Majunga (*) le 12 octobre (1895), d'un accès pernicieux (**) ; pourtant sa famille n'en était informée que le 18 décembre dernier, c'est à dire deux longs mois après sa mort.

Collection particulière

L'expédition de Madagascar - Journal de campagne du docteur Édouard Hocquard - Gallica

Ce jeune Lafalise était aimé et estimé de tous ceux qui l'ont connu et quand on apprit la triste nouvelle, tout le monde fut consterné.

Hier, un service religieux fut célébré en sa mémoire, auquel assistaient : toute la municipalité, les membres du bureau de bienfaisance, la compagnie des sapeurs-pompiers, les enfants de l'école et la plus grande partie des habitants de la commune. Tous avaient tenu à donner un dernier témoignage  de sympathie à cet enfant du pays mort pour la Patrie.

Une magnifique couronne, produit d'une souscription, fut portée par un jeune soldat de sa classe en permission dans notre pays."

(*) Hôpital de campagne n°1 de Majunga (**) accès pernicieux : Complication grave du paludisme, se manifestant par une fièvre élevée et des troubles de la conscience, et évoluant, en l'absence de traitement, vers un coma mortel.

Le registre matricule nous en apprend un peu plus sur Maxime Michel surnommé Georges


D'abord son état-civil

puis sur son aspect physique : il était assez grand puisque la taille moyenne de l'époque était de 1,65 m.

et enfin sur son parcours militaire.

Sources : 
Le Journal de Saint-Quentin du 3 janvier 1896 - Bibliothèque municipale de Saint-Quentin
Les registres d'état-civil de Croix-Fonsomme pour 1873 et 1896 - Archives départementales de l'Aisne
L'expédition de Madagascar - Journal de campagne du docteur Édouard Hocquard - Gallica 
Le Monde illustré du  25 mai 1895 - Gallica