mardi 1 mai 2018

Le citoyen Ballet

Celui qui fut surnommé le "sous-préfet d'Essigny-le-Petit" a fait l'objet de nombreux articles dans la presse locale. Vous pourrez trouver certains de ces articles dans ce blog en en inscrivant son nom dans la case "Rechercher dans ce blog".

De nouvelles recherches dans la presse du début du XXème m'ont permis d'y prendre connaissance de son testament.

C'est dans "Le Guetteur saint-quentinois" du mardi 2 décembre 1902 reprenant un article de son confrère "Le Réveil de Guise" que l'on peut lire :

GUISE.- Le Réveil de Guise publie le testament de M. Ballet, retiré à Essigny.
Nous le publions à titre de document : 


Ceci est mon testament :

Je soussigné, Charles-Joseph BALLET , rentier, demeurant à Essigny-le-Petit (Aisne) déclare vouloir et exiger rigoureusement des obsèques civiles.

Je ne veux pas que ma dépouille soit souillée par le contact des ministres d'un [mot manquant] dont ils font un commerce et qu'ils font servir à l'abrutissement du genre humain.

Je ne crois pas à l'existence d'un Dieu de bonté préconisé par la religion catholique - dans laquelle on m'a fait entrer, alors que je ne pouvais connaître les turpitudes de ces prêtres et la fausseté de ces doctrines.

Ce dieu sert de prétexte à ceux qui veulent tromper et opprimer leurs semblables. Ce qui prouve qu'il n'existe pas : c'est qu'il y a sur la terre une majorité de gens qui crèvent de faim pendant qu'une minorité se gorge de tout. Celui qui permettrait cela - étant tout puissant - perdrait les principaux attributs de la divinité qui sont la justice et la bonté. 

Je crois que mon corps, qui est sorti du néant, retournera au néant, qui l'a précédé et qui le suivra. 

Je ne crois pas à l'existence de l'âme ni au châtiment ou à une récompense dans une autre vie : l'honnête homme, qui suit le droit chemin et qui travaille selon sa conscience et ses convictions, trouve en soi sa récompense. Celui qui fait le bien en vue d'en obtenir des avantages présents ou futurs, le fait par spéculation et n'a plu aucun mérite.

Je charge la Société de Libre-Pensée de Guise, dont je suis membre, d'exécuter ma volonté et de la faire respecter envers et contre tous.

Fait à Essigny-le-Petit le dix novembre 1902.

Ch. BALLET

Source : Le Guetteur de Saint-Quentin du mardi 2 décembre 1902 - Retronews

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