vendredi 20 janvier 2017

La Somme, une bonne paysanne

"On ne saurait naître plus simple que la Somme", écrivait dans les années trente, René Normand.
La source de la Somme est modeste, diffuse, elle n'a rien de l'agressivité tourbillonnante d'une fontaine du Vaucluse.

C'est ça la Somme ? 

A nos pieds, en contrebas d'un chemin caillouteux qui mène à la ferme de Fervaques,  une surface d'eau pure. Pas de doute, un petit panneau et une flèche verte l'affirme : "Source de la Somme à 100 mètres". Source(s) à écrire au pluriel : dans le petit bassin arrondi,  ombragé, une trentaine de petits ruisseaux surgissent sans bruit dans un léger frémissement.

Collection jphb
 Sans hâte et sans orgueil

René Normand, dans un texte publié dans "L'automobile au pays picard" de décembre 1938, raconte avec la plume alerte qui était la sienne, son excursion aux sources de la Somme, à Fonsomme, une localité proche de Saint-Quentin :

"Ici point de rocailles superposées, romantiques armatures pour cascades où viennent rêver les poètes, point de cailloux ou de pierre moussues, encore moins de grottes mystérieuses ; rien de la mise en scène que notre imagination, nourrie de littérature, serait en droit d'attendre...
De l'un des rebords de la cuvette qui contient l'eau claire, d'une fente de cette terre grasse, parmi les racines, les tiges folles, les branches, paraît, à la lumière grise de notre ciel, le fleuve qui, se frayant paisiblement un chemin parmi nos champs, ira sans hâte, sans orgueil, mais sans crainte vers la mer, les horizons infinis. La voici donc, dès sa naissance, bonne paysanne, ouvrière de la ferme."



Ce texte est paru dans un journal local en 1985. Il est suivi d'un entretien avec M. Latarget, cultivateur de la ferme de Fervaques.

A suivre.

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