mardi 27 octobre 2020

Charlot la Terreur ( 4 )



    La journée de jeudi fut consacrée à l'audition des témoins de la défense.
Ils sont aussi nombreux que ceux cités par l'accusation. Il est vrai que Fiefvet, à lui seul,  en monopolise une quarantaine, ce qui fera dire au Commissaire du gouvernement que c'est du luxe. Le mot n'est pas trop fort puisqu'on a pu voir défiler à la barre la princesse Galitzane, qui trouva asile, avec cinq autres évadés d'un train de prisonniers, chez Fiefvet, le 21 ... août 1944, c'est-à-dire à une dizaine de jours de la Libération.
     On entend encore, toujours pour Fiefvet, un conseiller de la Cour d'Appel, M. Thau, ancien président du tribunal de Saint-Quentin, ainsi que des personnalités du monde agricole ou d'industries annexes, telles MM. Blondelle, Gilleron, etc...
     Un docteur spécialiste des bonnes femmes à qui Fiefvet livra du lait durant l'occupation, et d'autres encore viennent affirmer que l'inculpé est bon père, bon époux et bon citoyen, de sorte que de la Cour de justice nous retombons presque à un débat digne de la justice de paix. C'est fastidieux, lamentablement fastidieux et ....écœurant.

    La défense des autres inculpés

     Les autres inculpés, moins relationnés et moins opulents que Fiefvet ne récoltent que très peu de témoignages en leur faveur.

    La défense contredite de Charlot-la-Terreur

    Une intervention de Bernard Vast, de Soissons, condamné à mort parce qu'il fut dans les troupes d'assaut de la Gestapo, qui tend à établir que Meurice, dit Charlot-la-Terreur n'avait participé à aucune action armée contre des Résistants, amène le retour à la barre de notre ami Marcel Bugain, ancien député de Saint-Quentin qui, en quelques phrases vigoureuses, remet les choses au point,à savoir que Charlot était un agent armé de la Gestapo.
 








    Avec fermeté et un souci d'objectivité, il retrace ce que, selon lui, fut l'activité pro-allemande des différents inculpés.
    Pour la femme Meurice complice de son mari, c'est une peine de 5 années de travaux forcés qu'il requiert ; pour Fergloutte et Misery, il réclame "quelques années de prison" ; pour les femmes Faret et Gras, il estme qu'une peine modérée doit leur être infligée.

La peine capitale

    En ce qui concerne Meurice, l'avocat de la société est intransigeant et c'est la peine capitale qu'il demande à la Cour de prononcer contre celui qui fit trembler Saint-Quentin et les communes environnantes durant de longs mois.
 
    "Un jour, dit M. Chevannes, la Résistance l'a frappé de quatre balles ; c'était un acompte ; à vous de faire le reste."
 
    Charlot écoute sans broncher cet appel à son envoi au poteau d'exécution.

Reste Fiefvet

    En termes nuancés, le Commissaire du Gouvernement précise ce que fut l'action de ce denier. "Il était la tête, dit-il, et son ami Charlot n'était que son servile exécutant".
 
Ces paroles terribles ne provoquent dans l'assistance aucune réaction. Il n'en est plus de même lorsque M. Chevannes déclare que, tenant compte de ce que Fiefvet a donné asile à des évadés le 21 août 1944, il ne requiert contre lui qu'une peine de deux années d'emprisonnement. La salle devient alors houleuse et le calme ne revient que lorsque commencent les plaidoiries. 

(à suivre)

     

1 commentaire:

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