Nous avons arrêté, dans notre numéro de jeudi, le compte-rendu des débats du procès de Charlot la Terreur et consorts à l'interrogatoire des accusés.
Les audiences de mercredi matin et de mercredi après-midi furent consacrées à l'audition des témoins de l'accusation, une .... cinquantaine.
Beaucoup d'entre eux n'ont rien appris à la Cour de plus qu'elle ne savait déjà. Mais les dépositions de quelques-uns ont mis des accusés en assez fâcheuse posture.
Dans la matinée, on entend les ex-garde-voies qui viennent dire comment Charlot a participé à leur arrestation.
MM. Gry, ex-conseiller général de Vermand, et Vincent, ex-maire de Gauchy, viennent affirmer que Fiefvet entrait à la Gestapo comme un familier de la maison.
La déposition de M. Coquart
La déposition de M. Coquart
M. Choquart dépose dans le même sens, en rappelant les termes d'une lettre du sénateur Desjardins qu'il a versée au dossier. Il parle des relations de Fiefvet et de sa famille, d'une part, et Charlot, d'autre part, en fin 1943 et début 1944. Il parle aussi de Misery, dont il dit qu'il a été dénoncé par Fiefvet, en 1942, comme communiste et gaulliste. Il rappelle que l'entourage de Fiefvet a colporté les bruits qui valent à Misery d'être poursuivi comme agent de la Gestapo. Il reconnaît, en terminant, que Fiefvet a accueilli des évadés d'un train qui transportait des prisonniers vers l'Allemagne, mais c'était le 21 août 1944 !
La déposition de Mlle Koenig
Après M. Choquart, on voit apparaître Mlle Koenig, qui est venue de Lille, où elle est détenue par la justice militaire. Celle qui fut, en tant que secrétaire, au courant de tout ce qui s'est passé à la Gestapo de Saint-Quentin, n'est pas loquace. Elle semble même frappée d'amnésie. Il est vrai que dans le monde des espions d'envergure auquel elle a appartenu, il est d'usage de ne pas "donner" ses amis.
Elle a bien vu Meurice dans les bureaux du S.D., mais elle ne peut préciser son activité. Il était plutôt en relation avec Hermann, adjoint de Bauckloh qu'avec ce dernier. Elle connaît Fergloutte qui ravitaillait la Gestapo en lait. Quant à Fiefvet, elle l'a vu trois fois à la Gestapo et - dit-elle - toujours pour rendre service aux habitants de Morcourt, ou pour évincer Charlot devenu gênant.
Quant à Misery, elle ne se souvient pas de lui ; il est possible qu'il soit venu une fois, comme beaucoup de jeunes gens requis pour le S.T.O., mais ce n'est pas sûr. Jamais elle n'a vu de document le concernant à la Gestapo.
L'après-midi, on entend les habitants du village qui accusent Fiefvet et Meurice d'avoir collaboré pour semer la terreur à Morcourt.
La déposition de Mme Renty
La déposition la plus marquante à ce sujet est celle de Mme Renty, dont le mari, ancien maire de la commune, est mort en Allemagne.
Elle déclare que Misery a trouvé son mari en train de démonter une mitraillette dix jours avant son arrestation. Misery est revenu deux ou trois jours plus tard, alors qu'avait eu lieu un parachutage. Misery reconnaît les faits, mais ajoute qu'il venait souvent voir Renty et qu'il connaissait depuis longtemps l'activité de celui-ci dont il était l'ami.
Mme Renty est d'accord et elle précise qu'elle ne croit pas que Misery ait dénoncé son mari. Elle a simplement voulu souligner la coïncidence.
Elle accuse nettement Fiefvet d'avoir reçu la Gestapo le matin du jour où son mari a été arrêté ; Fiefvet le reconnaît, mais c'était, dit-il, la visite rituelle de la police allemande au bourgmestre. Mme Renty sort alors une lettre que son mari lui a écrite de la prison de Saint-Quentin et où il dit que la voiture de la Gestapo est venue à Morcourt la veille de son arrestation pour prendre chez Fiefvet un plan qu'il a vu lors de son interrogatoire et où il est marqué le chemin depuis chez Fiefvet jusqu'à sa maison.... Fiefvet nie.
La déposition des collègues de Misery
Des inspecteurs de police, collègues de Misery, viennent dire qu'ils n'avaient pas une entière confiance en ce dernier bien qu'ils ne l'aient jamais vu avec des Allemands. Misery s'était vanté d'avoir fait la noce à Paris lors d'un voyage qu'il a fait en janvier. Misery reconnaît ses vantardises qu'il regrette. Il précise qu'il est facile de voir qu'il avait menti en disant cela ; il n'aurait pas - dit-il - été reçu au concours qu'il a préparé en 15 jours s'il avait passé ce temps à faire la noce et en dépassant 20 000 francs.
Le résultat des enquêtes
Le commissaire Schlinger,du B.S.T., vient exposer le résultat des enquêtes menées par cette police spéciale.
Il n'apprend rien de nouveau sur Meurice, puis il commence à parler de Fiefvet, mais il est interrompu par Me Beauvais qui affirme que la B.S.T. n'a pas interrgé son client et qu'en conséquent M. Schlinger ne peut en parler.
Le commissaire n'en prétend pas moins que Meurice était l'exécutant et Fiefvet le cerveau qui le guidait .
M. Schlinger attaque ensuite Misery dont il a reçu les aveux. Selon lui, Misery a avoué spontanément ; il a reconnu avoir donné aux Allemands l'affaire du Moulin Brûlé et avoir touché 50 000 francs pour sa dénonciation. D'autre part, il aurait aussi - mais sans l'avoir reconnu - été accusé par Wickenden, dit Jaspar, dit l'homme à la verrue, d'avoir dénoncé l'affaire de Saint-Algis... C'est le tumulte au banc de la défense.
Me Blanchot s'étonne que la B.S.T. ait interrogé Misery sans commission rogatoire du juge d'instruction et hors de la présence de son avocat. En outre il accuse le commissaire d'avoir arraché ces aveux par la violence. Il apprend au président que quatre instructions sont ouvertes pour faire la lumière sur les méthodes en usage au B.S.T..
Les aveux de Misery ne sont pas retenus
Deux témoins sont là ; l'un est sorti d'interrogatoire avec une côte cassée, comme l'indique sa radio. Un troisième, affirme l'avocat, est mort des sévices subits. Jaspar, lui, vivait au B.S.T. an compagnie de sa maîtresse... puis un jour il s'évada !
Le Président déclare que la Cour n'est pas réunie pour juger les façons de faire du B.S.T., et il ajoute, d'accord avec les jurés, que la Cour ne tiendra aucun compte des aveux de Misery, qui semblent bien avoir été obtenus par la contrainte.
Dans la soirée, les deux dépositions de MM. Bugain, ancien député et Lebeau sont terribles pour Meurice.
La déposition du député Bugain
M. Bugain raconte son arrestation en août 1944... Meurice faisant le guet, place Mulhouse, tandis que les Allemands l'arrêtent...... Meurice venant, armé d'une mitraillette, chercher du secours à la Gestapo parce qu'il y a eu une rixe entre les Allemands à la Gestapo et ceux de la Kriegs-Marine qui gardaient le pont du Moulin-Brûlé...... Meurice ramenant enfin de Morcourt Gilbert Marès et ses deux fils qu'il avait arrêtés.
La déposition de M. Lebeau
M. Lebeau parle de la visite que Meurice lui a faite en juin, en sortant de prison... Meurice plaça un révolver sur la table en disant : " Vous écoutez la radio anglaise ! Savez-vous que je suis agent de la Gestapo ? Puis il lui laissa entendre qu'il avait été emprisonné par les Allemands pour agir comme mouton.
Meurice reconnaît avoir posé sur la table un revolver .... non chargé et nie le reste.
A la fin de cette journée, les responsabilités se précisent.
(à suivre)
La déposition de Mlle Koenig
Après M. Choquart, on voit apparaître Mlle Koenig, qui est venue de Lille, où elle est détenue par la justice militaire. Celle qui fut, en tant que secrétaire, au courant de tout ce qui s'est passé à la Gestapo de Saint-Quentin, n'est pas loquace. Elle semble même frappée d'amnésie. Il est vrai que dans le monde des espions d'envergure auquel elle a appartenu, il est d'usage de ne pas "donner" ses amis.
Elle a bien vu Meurice dans les bureaux du S.D., mais elle ne peut préciser son activité. Il était plutôt en relation avec Hermann, adjoint de Bauckloh qu'avec ce dernier. Elle connaît Fergloutte qui ravitaillait la Gestapo en lait. Quant à Fiefvet, elle l'a vu trois fois à la Gestapo et - dit-elle - toujours pour rendre service aux habitants de Morcourt, ou pour évincer Charlot devenu gênant.
Quant à Misery, elle ne se souvient pas de lui ; il est possible qu'il soit venu une fois, comme beaucoup de jeunes gens requis pour le S.T.O., mais ce n'est pas sûr. Jamais elle n'a vu de document le concernant à la Gestapo.
L'après-midi, on entend les habitants du village qui accusent Fiefvet et Meurice d'avoir collaboré pour semer la terreur à Morcourt.
La déposition de Mme Renty
La déposition la plus marquante à ce sujet est celle de Mme Renty, dont le mari, ancien maire de la commune, est mort en Allemagne.
Elle déclare que Misery a trouvé son mari en train de démonter une mitraillette dix jours avant son arrestation. Misery est revenu deux ou trois jours plus tard, alors qu'avait eu lieu un parachutage. Misery reconnaît les faits, mais ajoute qu'il venait souvent voir Renty et qu'il connaissait depuis longtemps l'activité de celui-ci dont il était l'ami.
Mme Renty est d'accord et elle précise qu'elle ne croit pas que Misery ait dénoncé son mari. Elle a simplement voulu souligner la coïncidence.
Elle accuse nettement Fiefvet d'avoir reçu la Gestapo le matin du jour où son mari a été arrêté ; Fiefvet le reconnaît, mais c'était, dit-il, la visite rituelle de la police allemande au bourgmestre. Mme Renty sort alors une lettre que son mari lui a écrite de la prison de Saint-Quentin et où il dit que la voiture de la Gestapo est venue à Morcourt la veille de son arrestation pour prendre chez Fiefvet un plan qu'il a vu lors de son interrogatoire et où il est marqué le chemin depuis chez Fiefvet jusqu'à sa maison.... Fiefvet nie.
La déposition des collègues de Misery
Des inspecteurs de police, collègues de Misery, viennent dire qu'ils n'avaient pas une entière confiance en ce dernier bien qu'ils ne l'aient jamais vu avec des Allemands. Misery s'était vanté d'avoir fait la noce à Paris lors d'un voyage qu'il a fait en janvier. Misery reconnaît ses vantardises qu'il regrette. Il précise qu'il est facile de voir qu'il avait menti en disant cela ; il n'aurait pas - dit-il - été reçu au concours qu'il a préparé en 15 jours s'il avait passé ce temps à faire la noce et en dépassant 20 000 francs.
Le résultat des enquêtes
Le commissaire Schlinger,du B.S.T., vient exposer le résultat des enquêtes menées par cette police spéciale.
Il n'apprend rien de nouveau sur Meurice, puis il commence à parler de Fiefvet, mais il est interrompu par Me Beauvais qui affirme que la B.S.T. n'a pas interrgé son client et qu'en conséquent M. Schlinger ne peut en parler.
Le commissaire n'en prétend pas moins que Meurice était l'exécutant et Fiefvet le cerveau qui le guidait .
M. Schlinger attaque ensuite Misery dont il a reçu les aveux. Selon lui, Misery a avoué spontanément ; il a reconnu avoir donné aux Allemands l'affaire du Moulin Brûlé et avoir touché 50 000 francs pour sa dénonciation. D'autre part, il aurait aussi - mais sans l'avoir reconnu - été accusé par Wickenden, dit Jaspar, dit l'homme à la verrue, d'avoir dénoncé l'affaire de Saint-Algis... C'est le tumulte au banc de la défense.
Me Blanchot s'étonne que la B.S.T. ait interrogé Misery sans commission rogatoire du juge d'instruction et hors de la présence de son avocat. En outre il accuse le commissaire d'avoir arraché ces aveux par la violence. Il apprend au président que quatre instructions sont ouvertes pour faire la lumière sur les méthodes en usage au B.S.T..
Les aveux de Misery ne sont pas retenus
Deux témoins sont là ; l'un est sorti d'interrogatoire avec une côte cassée, comme l'indique sa radio. Un troisième, affirme l'avocat, est mort des sévices subits. Jaspar, lui, vivait au B.S.T. an compagnie de sa maîtresse... puis un jour il s'évada !
Le Président déclare que la Cour n'est pas réunie pour juger les façons de faire du B.S.T., et il ajoute, d'accord avec les jurés, que la Cour ne tiendra aucun compte des aveux de Misery, qui semblent bien avoir été obtenus par la contrainte.
Dans la soirée, les deux dépositions de MM. Bugain, ancien député et Lebeau sont terribles pour Meurice.
La déposition du député Bugain
M. Bugain raconte son arrestation en août 1944... Meurice faisant le guet, place Mulhouse, tandis que les Allemands l'arrêtent...... Meurice venant, armé d'une mitraillette, chercher du secours à la Gestapo parce qu'il y a eu une rixe entre les Allemands à la Gestapo et ceux de la Kriegs-Marine qui gardaient le pont du Moulin-Brûlé...... Meurice ramenant enfin de Morcourt Gilbert Marès et ses deux fils qu'il avait arrêtés.
La déposition de M. Lebeau
M. Lebeau parle de la visite que Meurice lui a faite en juin, en sortant de prison... Meurice plaça un révolver sur la table en disant : " Vous écoutez la radio anglaise ! Savez-vous que je suis agent de la Gestapo ? Puis il lui laissa entendre qu'il avait été emprisonné par les Allemands pour agir comme mouton.
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A la fin de cette journée, les responsabilités se précisent.
(à suivre)
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