lundi 4 janvier 2021

Essigny-le-Petit - 1901 : le tsar Nicolas II

 

La petite République - 22 septembre 1901 dans Retronews, le site de presse de la BnF

 


 

.Le 18 septembre 1901, le Tsar Nicolas II et la Tsarine débarquent à Dunkerque où ils sont accueillis par Émile Loubet, Président de la République et les plus hautes personnalités françaises.

C'est en train que tout ce monde se dirige vers Compiègne où le couple impérial séjourne trois jours.

Afin d'assurer la sécurité de ses illustres invités, la France a mobilisé ses troupes, non seulement à Dunkerque et à Compiègne mais aussi tout au long du parcours en train qui passe par Essigny.

En voici le récit fait par un Essignyacois au journal "La petite République" du 22 septembre 1901.

Essigny-le-Petit, le 20 septembre 1901

Le 95ème de ligne, en garnison à Bourges, a fait 800 kilomètres pour venir faire une faction de trois heures le long de la voie ferrée ; les hommes sont restés deux jours dans le pays et ont couché deux nuits chez l'habitant.

Les propriétaires dont les jardins, tenant à leur habitation, bordent le chemin de fer, ont du recevoir chez eux des factionnaires qui avaient pour consigne de les empêcher de s'approcher à moins de 5 mètres de la haie.

Dans certains endroits, il était défendu d'approcher à moins de 30 mètres de la haie du chemin de fer ; ceux qui ont des champs en bordure s'en sont vu interdire l'accès pendant tout l’après-midi.

Ces mesures ridicules et vexatoires ont produit un très mauvais effet ; c'est une violation flagrante de droit de propriété si cher à la société bourgeoise. 

Beaucoup de soldats étaient furieux qu'on leur ait imposé cette idiote corvée ; ils n'auraient certainement pas crié  "Vive le tsar". Quelques-uns même tenaient à son sujet des propos qu'il est impossible de rapporter.

Les troupiers commencent à comprendre qu'ils ne doivent pas se laisser traiter comme des bêtes brutes.

Un officier disait que les idées "subversives" pénètrent jusque dans les casernes et qu'ils sont souvent obligés de sévir rigoureusement )pou maintenir la discipline.

Le jour est proche où le capitalisme ne sera plus maître de son armée ; alors, le régime aura vécu.

Ch. BALLET

Inutile de dire que le journal cité s'oppose au gouvernement de l'époque. 

Charles Ballet, quant à lui,  est secrétaire départemental du parti socialiste

Le tsar Nicolas II et la tsarine Alexandra le 19 septembre 1901 à Bétheny. Photo Jules Beau




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